Trois questions à Björn del Togno, dj et programmateur du Silodom, club de Sarrebruck
- Claire Grazini
- 29 mai 2023
- 2 min de lecture
Une dixième bougie pour le Silodom en 2023. Le club sarrebruckois fête son dixième anniversaire cette année. L’occasion de revenir sur l’histoire du club et le métier de programmateur avec Björn del Togno, visage de ce haut lieu des musiques électroniques à Sarrebruck.
Depuis quand êtes-vous programmateur du Silodom ?
Björn DEL TOGNO : «Je suis DJ résident et conseiller au sein de l’équipe du Silo depuis le début. Au fil des années, j’ai pris de plus en plus de responsabilités. Je m’occupe de la programmation depuis 4 ans. Cette année, le Silo fête ses 10 ans. Nos débuts étaient relativement spontanés et encore assez peu organisés. Les soirées n’étaient pas régulières. Mais la magie du lieu a toujours été présente. Avec les années, nous avons grandi, appris beaucoup de choses et sommes devenus de plus en plus professionnels. Malgré tout, il est important de conserver une part de folie.»
Qu’est-ce que ça implique d’être programmateur au Silodom ?
«Parmi les tâches qui m’incombent ici, il y a la conception complète des lineups, c’est-à-dire quelle musique sera diffusée dans quelle salle lors des différents événements. Il est important de suivre les tendances musicales actuelles et d’anticiper les tendances à venir. Malgré tout, il faut préserver l’image sonore du club , travailler de manière innovante et ne pas oublier que tout doit être accessible au plus grand nombre. Sinon, il y a bien sûr le talent scouting [recherche de talents] et la répartition équitable de nos DJ résidents. Bien sûr, c’est aussi le travail quotidien de répondre à de nombreux e-mails agaçants sur le booking [programmation d’artistes].
Le Silodom a ouvert il y a dix ans dans un ancien silo à Sarrebruck. Photo RL /Claire GRAZINI
Nous choisissons les artistes principalement en fonction de leur performance. Dans de nombreux clubs, les gens se produisent parce qu’ils connaissent les bonnes personnes. Nous n’aimons pas ça. Ce qui compte, c’est la musique. Il est toujours possible de poser sa candidature via un set de démonstration. Nous l’écoutons et si cela convient, on peut avoir une chance. Nous gardons un œil sur le marché, surtout dans les environs et bien sûr en France. Ainsi, nous ne manquerons aucun nouveau talent.»
Qu’est-ce que vous souhaitez à la scène électronique locale ?
«Je souhaite que les nombreux musiciens talentueux qui existent dans notre grande région suivent leur voie, soient découverts et puissent présenter leur passion partout. De nos jours, de nombreux musiciens ne se font malheureusement connaître que grâce à un investissement marketing ou à des connexions. Je souhaite que la direction artistique revienne au premier plan et qu’un bon musicien puisse jouer sur la grande scène sans tout cela et uniquement avec son talent. C’est en tout cas ce pour quoi je m’engage. Mais le plus important, c’est que tout le monde prenne du plaisir à ce qu’il fait.»
Propos recueillis par Claire Grazini
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