Hyperion : 6 ans après Aleph, Gesaffelstein s'est calmé.
- Claire Grazini
- 12 mars 2019
- 2 min de lecture
Gesaffelstein a sorti Hyperion ce 8 mars, son nouvel album de 10 titres. Malgré un basculement pop dans les collaborations, les titres reflètent une évolution de l'artiste vers un univers plus mélancolique que le frissonnant Aleph.
Après six ans d'attente, Gesaffelstein sort de l'obscurité avec son nouvel album Hyperion. Depuis le mois d'octobre, le prince noir de la techno française tease son retour à grands coups de com'. Immenses affiches et projections de son nom à Lyon, à Paris et à New-York, signature chez la major américaine Columbia Records... Bref, tous les amateurs du côté obscur de la force de Gesaff s'impatientaient de ressentir la même adrénaline qu'à l'écoute de Pursuit.
Le dj et producteur lyonnais a placé la barre si haut avec Aleph en 2013, qu'à la sortie des premiers extraits d'Hyperion, la déception se fait immédiatement ressentir chez ses fans. Reset ? Trop hip-hop. Lost in the Fire ? Trop mainstream. Blast Off ? Rendez-nous Aleph ! Pourtant, lorsqu'on écoute l'album, l'artiste reste plus ou moins fidèle à son identité musicale sombre. Certes, les basses retentissent beaucoup moins qu'en 2013. Et non, vous ne pourrez pas vous prendre pour un-e gangster dans votre voiture à 3 heures du matin avec Hyperion en boucle, je vous l'accorde.
Cette fois-ci, Mike Lévy a misé sur la mélancolie. Dans Ever Now, Vortex et Memora, on retrouve cette vibe quasi funeste qu'il y avait dans les sons les plus calmes d'Aleph. On ressent même de la nostalgie dans cet album. Gesaffelstein nous le prouve dès le premier titre crescendo Hyperion avec l'utilisation du synthétiseur. Ce sentiment se confirme à l'écoute de Forever, en collaboration avec The Hacker et Electric Youth. L'artiste s'essaye à la synthwave. En invitant le groupe canadien connu pour le titre A real Hero dans la BO de Drive, il vise juste. Pour finir, Gesaffelstein livre Humanity Gone, un son planant de plus de dix minutes. Ce titre, très abstrait, lent et toujours sombre, est certainement le plus ambitieux de l'album. Et de toute beauté.
Verdict ? Gesaff délaisse un peu de son côté obscur pour s'essayer à la pop et à la synthwave. On ne l'attendait pas là dessus, mais c'est réussi. Oui, en six ans il est normal d'évoluer dans son style musical et d'en explorer d'autres.
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