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Le vélo à Marseille : une fracture territoriale entre le nord et le sud

  • Photo du rédacteur: Claire Grazini
    Claire Grazini
  • 23 juin 2021
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 juil. 2021

À Marseille, les aménagements cyclables profitent aux quartiers du centre et du sud de la ville. Les pistes cyclables et stations de vélos en libre service restent difficilement accessibles pour les habitants des quartiers les plus pauvres.



Alors que Marseille développe ses pistes cyclables, les quartiers les plus pauvres restent les grands oubliés de ces dispositifs. Presque toutes sont concentrées dans le centre ou le sud de la ville. Cette inégalité est largement visible lorsqu’on superpose la carte des aménagements destinées aux vélos avec la carte représentant la part des ménages les plus pauvres de la ville. En effet, la ville de Marseille a pérennisé la piste partant de la Canebière qui longe -en partie- la Corniche jusqu’au Prado, qui initialement étaient provisoires. Elle passe ainsi par les quartiers de Belsunce et Noailles, où plus de la moitié des ménages sont pauvres pour rejoindre la Corniche, qui concentre les quartiers les plus riches de la ville.

Alors que le quartier de la Belle de Mai, relativement populaire, est accessible en vélo, au-delà de Saint Mauront, un des quartiers les plus pauvres de la ville, plus aucune piste. Ces quartiers appartiennent au 3ème arrondissement où 55 % des habitants vivent ici en dessous du seuil de pauvreté. La partie qui concentre les ménages les plus pauvres, les bien connus « quartiers Nord » ne bénéficient toujours pas de pistes cyclables. Et cette politique est représentative des transports à Marseille : le Nord de la ville reste très mal desservi, autant en bus, en métro ou en tram… qu’en vélo.


L’inégale répartition des stations de vélos en libre service


130 stations pour 1000 vélos, il s'agit du nombre bien maigre des vélos en libre service marseillais, mis en place par JC Decaux dès 2007. En comparant avec Toulouse qui dispose d’un service similaire depuis la même année, la faiblesse du nombre de vélos disponibles rapporté au nombre d'habitants à Marseille apparaît évidente. A Toulouse, ville de 502 989 habitants, il y a 283 stations pour 2600 vélos tandis que l'on compte presque deux fois plus d'habitants à Marseille (873 716) pour deux fois moins de vélos.

A ce manque d'équipements s'ajoute une inégalité des localisations des stations entre le nord et le sud de la ville. En partant du Vieux-Port, les stations au Nord se déploient sur 2,5 km (pour près de 14km d'étendue du Vieux Port à l'extrême Nord de la ville) tandis que les stations au sud s'étendent sur 7 km pour 15km de portée. Les ménages les plus pauvres concentrés dans le nord de Marseille comme l'indique la carte, n'ont peu ou pas accès aux vélos en libre service. À titre d’exemple, un habitant de la Cabucelle, où la part des ménages pauvres s'élève à 42% de la population, doit effectuer 40 minutes de marche pour espérer trouver la station de vélo la plus proche.


Solane Bouilland et Claire Grazini



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